REGLEMENTATION DU NOUVEAU FONCTIONNEMENT POLITIQUE AU GABON : vigilance à l’égard des démissionnaires et la nécessité de bâtir une nouvelle gouvernance sincère et durable
Monsieur le Président de la République,
En tant que Coordinateur Général du Réseau AsCom, je me permets de vous adresser cette lettre ouverte avec tout le respect dû à votre fonction, mais aussi avec la préoccupation sincère de nombreux compatriotes qui aspirent à une gouvernance basée sur la sincérité, la transparence et la stabilité. Il nous semble aujourd’hui indispensable de vous faire part de certains constats, d’alertes et de conseils, car la crise de confiance que traverse notre pays nécessite une vigilance accrue, notamment à l’égard de ces hommes et femmes politiques que l’on désigne souvent comme “caméléons”.
Un constat préoccupant : la démission en cascade et la faillite des anciens partis
Depuis que vous avez prêté serment en tant que Président de la République, nous avons constaté une vague de démissions parmi les cadres des partis politiques, notamment ceux de l’ancien parti au pouvoir, le Parti Démocratique Gabonais (PDG). Durant plus de 56 années de règne, ces cadres, qui ont occupé des postes de haut niveau, ont géré le pays avec pour seul souci leurs privilèges personnels, leur avidité et leur soif de pouvoir. La majorité d’entre eux n’a pas œuvré pour le développement de notre pays, ni pour le bien-être de la population. Leur seule préoccupation a été de conserver leur influence, leur fauteuil, et d’accaparer les délices du pouvoir.

Ce constat est douloureux, mais non surprenant. En réalité, ces individus ont fait tout ce qu’il fallait pour vivre dans l’impunité, pour bafouer les lois, pour manipuler, frauder — y compris en créant de faux actes de naissance ou en usant d’autres artifices pour rester dans le giron du pouvoir, sans souci des conséquences pour la majorité des citoyens. Cette véritable patrimonialisation du pouvoir a laissé notre pays dans un état de pauvreté, de déclin et de frustration.
La démission de ces figures emblématiques : un changement de stratégie ou une fuite en avant ?
Aujourd’hui, leur démission en masse de l’ancien parti est perçue comme une tentative de se repositionner, voire une manœuvre de recomposition pour continuer à œuvrer dans l’ombre. Il ne faut pas se leurrer : leur départ du PDG n’est pas un signe d’engagement sincère pour le changement, mais plutôt une tactique pour préserver leur influence et obtenir leur part de pouvoir dans de nouvelles configurations politiques.
Ce phénomène soulève une question cruciale : si vous, Monsieur le Président, créez un nouveau parti ou une nouvelle plateforme politique, ces mêmes figures, celles qui n’ont pas œuvré pour le progrès de notre pays, ne chercheront-elles pas à y adhérer avec pour seul but de préserver leurs privilèges, leur notoriété, ou encore d’accéder à de nouveaux postes ? La défiance de la majorité populaire vis-à-vis de ces acteurs est telle qu’on pourrait même parler d’une suspicion généralisée : tout cela n’est qu’une répétition, une copie conforme des anciens manèges.
La véritable menace : la fausse innocence de ceux qui veulent tout sauver… pour eux
Ce que de nombreux compatriotes perçoivent, c’est que ces démissionnaires jouent la carte de l’innocence et de la repentance, alors qu’en réalité ils cherchent à maintenir leur influence au prix de la stabilité de notre nation. Leur stratégie consiste à se faire passer pour des victimes, alors qu’en vérité ils n’ont laissé que ruines et désillusions dans leur sillage. Leur seul objectif, toujours, reste leur propre intérêt : être nominés, profiter de privilèges, occuper des postes clés, ou œuvrer à l’intérieur d’un système qu’ils ont contribué à construire