SECURITE ROUTIERE AU GABON :enjeux et perspectives
La sécurité routière désigne l’ensemble des mesures, réglementations, et actions mises en place pour prévenir les accidents de la route et protéger la vie humaine. Elle repose sur la combinaison de plusieurs facteurs, notamment le respect du code de la route, la maintenance régulière des véhicules, l’aménagement des infrastructures, la sensibilisation des conducteurs et des piétons, ainsi que l’application rigoureuse des sanctions en cas d’infraction. La sécurité routière vise à réduire le nombre d’accidents graves, de blessures et de morts sur les routes, en instaurant un environnement où chaque usager aurait la responsabilité de respecter les règles pour assurer sa sécurité et celle des autres.

La suspension du permis de conduire bientôt appliquée pour les conducteurs fautifs
Le gouvernement, soucieux d’enrayer la montée inquiétante des accidents et de renforcer la discipline sur ses routes, s’apprête à renforcer davantage ses mesures de sécurité routière. Une décision majeure s’apprête à être mise en application : la suspension du permis de conduire pour les conducteurs qui enfreignent gravement le code de la route ou accumulent plusieurs infractions. Cette mesure, longtemps annoncée par les autorités responsables, constitue une étape clé dans la politique de lutte contre l’insécurité routière au Gabon. Elle s’inscrit dans le cadre d’un plan global visant à responsabiliser davantage les usagers de la route, et à instaurer une culture de respect et de prudence.
Selon les dispositions des articles R 226 et suivants du Décret n°00837/PR-MTPT portant réglementation de la circulation routière, cette mesure de suspension sera appliquée de manière progressive et ciblée, à partir d’un seuil précis d’infractions. Son objectif est clair : réduire concrètement le nombre d’accidents liés à l’inattention, la vitesse excessive, l’alcool au volant, ou encore le non-respect des signaux de circulation. Le Ministre d’État en charge des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, a d’ailleurs souligné que « trop d’infractions graves restent impunies, et cela coûte des vies », soulignant la nécessité d’un système de sanctions plus ferme et plus dissuasif.
Les infractions concernées par la suspension du permis
La réforme prévoit que les permis seront suspendus aux conducteurs fautifs dans plusieurs cas précis, notamment :
• Chevauchement ou franchissement d’une limite de voie figurée par une ligne continue ;
• Croisement à gauche ;
• Dépassement à gauche ou dangereux ;
• Refus de serrer à droite lors d’un dépassement ;
• Refus de priorité ou de céder le passage aux véhicules prioritaires ;
• Stationnement dangereux ou gênant ;
• Non-respect des signaux d’arrêt ou de stop ;
• Circulation sur la partie gauche de la chaussée en marche normale ;
• Conduite en état d’ivresse ou sous l’emprise de substances psychoactives ;
• Refus de se soumettre au contrôle ou à l’alcoolémie.
Importance d’un système préalable d’avertissements
Avant d’en arriver à la suspension, le nouveau dispositif prévoit une étape d’avertissements : un conducteur doit recevoir au moins quatre avertissements pour différentes infractions, sauf en cas d’incidents graves comme la conduite en état d’ivresse ou la dégradation volontaire des biens publics. Cela permet de sensibiliser progressivement les conducteurs, tout en leur laissant une chance de corriger leur comportement.
Cependant, il est crucial que cette mesure soit accompagnée d’un contrôle rigoureux et d’une mise en application stricte. L’objectif est non seulement de sanctionner, mais aussi d’éduquer pour éviter que ces infractions ne se répètent.
L’état des infrastructures et le rôle de la signalisation

Pour que cette politique soit efficace, le ministère des Transports doit aussi s’assurer que l’environnement routier est conforme aux normes de sécurité. En effet, il est impératif que tous les panneaux de signalisation soient visibles, bien placés et en parfait état dans toutes les zones urbaines comme rurales. Une signalisation claire permet de prévenir les accidents, car un conducteur informé est un conducteur prudent.
Or, dans beaucoup de régions, ces panneaux manquent ou sont vandalisés, créant un vide réglementaire que certains exploitent pour commettre des infractions. Le ministère doit donc renforcer la maintenance, la pose de nouveaux panneaux, ainsi que la pose de bornes de signalisation pour guider les usagers. Cela est encore plus essentiel dans des zones peu fréquentées ou mal éclairées où le danger est accru.
La lutte contre les véhicules défectueux et l’importance de leur interdiction
Un autre problème majeur est la circulation de véhicules défectueux, souvent utilisés par des taxis ou des transporteurs peu scrupuleux. Ces véhicules, souvent en mauvais état mécanique, représentent une menace directe pour la sécurité de tous. Leur contrôle technique doit être strict et leur circulation interdite si leur état ne répond pas aux normes minimales. Le gouvernement doit mettre en place des contrôles réguliers, voire des inspections inopinées pour empêcher ces véhicules dangereux de continuer à rouler.
De plus, il est urgent d’interdire la circulation des voitures défectueuses ou mal entretenues dans toutes les régions du pays, surtout dans les zones où la sécurité est la plus fragile. La circulation de telles voitures n’est pas seulement une menace pour les usagers réguliers, mais aussi pour la vie de tous, y compris celle des piétons.
Renforcer la lutte, un enjeu crucial
La mise en place de mesures punitives telles que la suspension du permis, bien que nécessaire, ne doit pas constituer une réponse unique. Il faut également renforcer la sensibilisation à la sécurité routière auprès de tous les usagers, sensibiliser les conducteurs à leur responsabilité, et intensifier les contrôles sur le terrain.
Une autre proposition essentielle est d’intégrer la formation continue pour les conducteurs, comprenant des sessions de sensibilisation et de rappel des règles fondamentales de sécurité. La mise en place de campagnes régulières de sensibilisation, en partenariat avec la société civile, les écoles et les médias, contribuera également à changer durablement les comportements.
Vers une politique de sécurité routière plus efficace
Le Ministre d’État en charge des Transports a pris des mesures importantes pour lutter contre l’insécurité routière. Cependant, pour que ces actions portent réellement leurs fruits, il est impératif de renforcer leur mise en œuvre. Cela implique une meilleure signalisation sur tout le territoire national, un contrôle rigoureux des véhicules, une sensibilisation constante des conducteurs, et une application intransigeante des sanctions.
Il faut également assurer une vigilance continue pour vérifier que la signalisation est conforme, qu’un nombre suffisant de panneaux est posé, notamment dans les zones rurales ou autres provinces. La sécurité routière ne doit pas être uniquement une priorité dans la capitale, mais dans tout le pays.
Enfin, la lutte contre la conduite irresponsable est une bataille collective : l’État, les autorités locales, les forces de l’ordre, et chaque citoyen ont un rôle à jouer. Il est urgent d’agir de manière décisive et coordonnée pour que la route devienne un espace sécuritaire pour tous. La vie humaine doit primer, et chaque effort compte pour éviter que de nouvelles tragédies ne viennent s’ajouter à la liste déjà bien trop longue.