La mêlée politique entre le Congo et le Gabon : une ingérence inquiétante dans la souveraineté gabonaise
Depuis plusieurs années, la scène politique africaine est marquée par des dynamiques souvent opaques, où l’ingérence extérieure et les luttes pour la préservation ou la transmission du pouvoir s’entrelacent avec des enjeux familiaux, nationaux et géopolitiques.
Récemment, une situation suscite une vive inquiétude au Gabon : la récente intervention du président congolais Denis Sassou-Nguesso, qui aurait organisé une réunion de réconciliation au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), la formation historique fondée par Omar Bongo, et qui continue d’être le symbole de l’héritage familial et du pouvoir Bongo.
Ce qui semblerait être une médiation pour préserver la stabilité du parti et la légitimité de l’héritage familial soulève de nombreuses questions, tant sur le rôle des acteurs concernés que sur la souveraineté politique du Gabon.
Un fait sans précédent qui questionne la souveraineté nationale
Le premier point qui doit interpeller la population gabonaise est la nature même de cette intervention étrangère dans un enjeu interne à un pays souverain. En démocratie, la gestion des partis politiques et des crises internes relève exclusivement du droit national, des institutions gabonaises et de ses citoyens.
Lorsqu’un président étranger, dans ce cas précis le président congolais, organise une médiation ou une réunion de « réconciliation » au sein d’un parti politique gabonais, cela soulève de multiples interrogations :
• Pourquoi un responsable politique d’un autre pays intervient-il dans les affaires internes d’un parti légitimement enregistré et reconnu par la loi gabonaise ?
• Quelles sont les motivations réelles derrière cette démarche ?
• Quelle influence extérieure cherche-t-on à exercer sur la scène politique gabonaise ?
• Et surtout, quel est le message que cela envoie à la population gabonaise, soucieuse de préserver sa souveraineté ?
Il est évident que, dans un État de droit, toute ingérence étrangère dans la souveraineté nationale doit être scrupuleusement évitée.
La question fondamentale que pose cette situation est : les autorités gabonaises ont-elles réellement pris leurs responsabilités face à cette intrusion flagrante ? Ou est-ce qu’elles restent impuissantes, complices ou indifférentes face à ce type d’intervention
Pourquoi cette ingérence est-elle inquiétante ?

Plusieurs éléments nourrissent la crainte que cette démarche ne cache des enjeux bien plus sombres et stratégiques que la simple résolution d’un conflit interne au parti. Parmi ces inquiétudes, on peut relever :
• Dépendance et manipulation des dynamiques familiales : le fait que le petit-fils d’Omar Bongo, Omar-Denis Junior Bongo, serait intégré dans cette tentative de réconciliation soulève la question du contrôle dynastique.
Le pouvoir familial Bongo, par tradition, semble vouloir maintenir l’héritage avec la famille, indépendamment des lois ou de la volonté populaire.
Et si cette influence étrangère constituait une étape dans ce contrôle, jusqu’où peuvent aller ces manipulations ?
• Le danger d’une mainmise extérieure : si le président congolais intervient ainsi, cela peut ouvrir la voie à une influence étrangère dans la désignation du futur leadership du Gabon.
En gros, cette intervention pourrait constituer un prélude à une forme de tutelle ou de délégation de souveraineté, en mettant des enjeux familiaux et dynastiques au service d’intérêts plus vastes.
• Le risque de déstabilisation institutionnelle : un tel déploiement influence la stabilité politique du Gabon, fragilisant la légitimité des institutions, et créant un dangereux précédent que d’autres acteurs extérieurs pourraient exploiter.
Un procédé qui soulève de nombreuses questions
Ce qui amplifie l’étonnement et la colère de la population gabonaise, c’est l’attitude même de leurs autorités :
• Pourquoi ont-elles laissé faire ?
• Pourquoi le gouvernement gabonais n’a-t-il pas réagi ou protesté face à une intrusion étrangère dans ses affaires politiques internes ?
• Les institutions démocratiques du Gabon sont-elles devenues si faibles ou corrompues qu’elles ne peuvent ou ne veulent pas défendre leur souveraineté ?
• Faut-il craindre une nouvelle forme de colonisation politique où des acteurs extérieurs tenteraient de contrôler le sort du pays par le biais de ces manipulations familiales et partisanes ?
Ce sont ces questions que chaque citoyen doit se poser, car la stabilité de tout pays dépend avant tout de la vigilance, de l’engagement et de la contestation démocratique de ses populations.
La souveraineté nationale n’est pas simplement un symbole juridique, mais une garantie que la volonté du peuple doit primer sur toute influence extérieure ou manipulation familiale.
Si nous laissons faire ou si nous restons silencieux face à ces ingérences, alors la démocratie, la stabilité et l’indépendance de notre nation risquent de s’effriter.
Il est donc essentiel que chaque Gabonais comprenne que défendre la souveraineté, c’est aussi résister à toute intervention étrangère dans les affaires qui le concernent directement, et exiger des autorités qu’elles prennent leurs responsabilités pour préserver l’intégrité de notre pays. La mémoire de nos luttes passées doit nous rappeler que notre liberté et notre autodétermination ne se négocient pas, et que la mobilisation collective est la seule voie pour préserver notre avenir.