le choix des bons collaborateurs : responsabilité présidentielle, enjeux pour le peuple gabonais et conseils pratiques

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Le choix des collaborateurs par le Président de la République est un acte politique décisif dont les conséquences portent directement sur la gouvernance et la vie du peuple. Ces collaborateurs incarnent l’image du Chef de l’État ; ils mettent en œuvre les politiques, représentent l’exécutif et, souvent, déterminent la réussite ou l’échec d’une mandature. Lorsqu’ils agissent mal, le regard critique de la population se tourne naturellement vers le Président qui les a nommés. Cet article développe les enjeux de la nomination des collaborateurs, analyse les types de comportements observés, met en lumière les risques et propose des conseils concrets au Président pour s’entourer utilement.

Pourquoi le choix des collaborateurs est-il si important ?
Représentation et image : Les collaborateurs sont le prolongement du président. Leurs actes et leurs paroles façonnent la perception de l’autorité centrale. Des ministres, conseillers ou directeurs énergiques et intègres renforcent la confiance ; des collaborateurs corrompus ou incompétents la détruisent.
Mise en œuvre des politiques : Une bonne idée restée sur le papier ne sert à personne. Ce sont les équipes qui concrétisent les projets, gèrent les institutions et assurent la continuité de l’État.
Responsabilité politique : Le Président porte la responsabilité politique des nominations qu’il effectue. Quand des collaborateurs trahissent l’intérêt général, c’est le Chef de l’État qui est jugé pour avoir choisi ces personnes.
Effet sur la cohésion nationale : Des nominations perçues comme clientélistes, tribales ou partisanes peuvent fracturer la société et nourrir le mécontentement populaire.

Deux profils de collaborateurs : serviteurs du bien commun vs. serviteurs de leurs intérêts
Collaborateurs au service de la nation : Ils partagent la vision du Chef de l’État, cherchent à traduire les idées en actes, respectent l’éthique et la loi. Ils acceptent la responsabilité, rendent compte, corrigent leurs erreurs et privilégient l’intérêt collectif.
Collaborateurs centrés sur leurs intérêts : Ils utilisent leur poste pour s’enrichir, consolider un pouvoir local, ou instrumentaliser les institutions pour leurs ambitions personnelles. Ils détournent les ressources, pratiquent la corruption, manipulent les élections et peuvent saboter des politiques publiques.

Conséquences des mauvaises nominations
Perte de confiance : Quand les citoyens constatent abus et gaspillages, la légitimité présidentielle s’érode.
Détérioration des services publics : Corruption, népotisme et incompétence dégradent la qualité des services (santé, éducation, sécurité).
Instabilité politique : Les dérives des collaborateurs peuvent provoquer des manifestations, une polarisation accrue et fragiliser la stabilité.
Frein au développement : Des équipes mal choisies ralentissent ou détournent les projets structurants, compromettant la croissance et le développement durable.

Pourquoi le peuple pointe le Président plutôt que ses collaborateurs
L’ultime décision revient au Président : Le peuple sait que ce sont les nominations présidentielles qui placent ces personnes au pouvoir. Ainsi, quand elles échouent, la responsabilité première est imputée au Chef de l’État.
Attente d’exemplarité : Le Président est perçu comme le garant de l’intérêt général ; il doit donc être tenu pour responsable du comportement de son entourage.
Manque de transparence : La difficulté pour le public à accéder aux informations et à comprendre les mécanismes internes fait porter la charge symbolique sur la figure présidentielle.

Signes avant-coureurs d’un mauvais entourage
Homogénéité des nominations sur la base d’intérêts personnels, d’ethnie ou d’affinités plutôt que de compétence.
Absence de résultats concrets malgré des discours répétés.
Multiplication des affaires de corruption, détournements et enrichissements suspects.
Refus de dialogue, fermeture à la critique constructive.
Manipulation électorale et tentatives de fraude lors des scrutins locaux ou nationaux.

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L’importance d’un entourage franc et critique
Rôle du conseiller loyal : La loyauté ne signifie pas l’obéissance aveugle. Un bon collaborateur est loyal quand il dit la vérité au président, même si elle déplaît.
Valeur du contre-pouvoir intérieur : Des collaborateurs capables de contredire, de proposer des alternatives et d’alerter sur des risques évitent les décisions catastrophiques.
Prévention des sycophantes : Il faut distinguer entre soutien politique et flatterie intéressée. Les sycophantes isolent le président des réalités et le poussent à des erreurs.

.Spécificités liées au contexte gabonais
Importance de la transparence : Au Gabon, comme ailleurs, l’opacité nourrit la suspicion. La transparence sur les recrutements, les critères de nomination et la gestion des ressources publiques est essentielle.
Prise en compte des équilibres régionaux et ethniques : Pour préserver la cohésion, les nominations doivent tenir compte de l’équilibre national sans tomber dans le clientélisme.
Renforcement des institutions : Soutenir l’indépendance des juridictions, des organes de contrôle et de la société civile permet de limiter les comportements prédateurs.
Mobilisation des citoyens : Informer et responsabiliser le peuple renforce la demande d’un État exemplaire et réduit l’impunité.

Mesures concrètes et conseils pratiques pour le Président
Mettre en place des critères clairs de nomination : compétence, intégrité, expérience, moralité publique et absence de condamnations. Publier ces critères et les curricula vitae des nommés.
Renforcer les procédures de vérification : enquêtes d’intégrité, contrôle financier préalable, avis de commissions indépendantes.
Favoriser la diversité des profils : mélange de techniciens, de cadres de la société civile et d’acteurs politiques pour éviter la capture par une seule logique.
Instaurer une responsabilité effective : contrats de performance, évaluations régulières, sanctions claires pour manquement à l’éthique.
Encourager la transparence : rendre publics les budgets, marchés et rapports d’activité des ministères et agences.
Promouvoir la culture du feedback : créer des instances où des voix indépendantes (société civile, experts) évaluent et conseillent l’exécutif.
Sanctionner sans favoritisme : dès l’apparition de faits avérés, sanctionner rapidement pour montrer l’exemplarité et restaurer la confiance.
Former et sensibiliser : programmes de formation continue sur l’éthique, la gestion publique et la prévention de la corruption pour tous les hauts responsables.
Prévoir des mécanismes de remplacement rapides : si un collaborateur ne remplit pas sa mission ou compromet la vision présidentielle, le remplacer sans hésitation.
Encourager l’acceptation de la défaite électorale : promouvoir des pratiques démocratiques saines en interne et parmi les collaborateurs, afin d’éviter la tentation du recours à la fraude.

Comment détecter et contenir les collaborateurs toxiques
Mettre en place des canaux de dénonciation sécurisés pour les lanceurs d’alerte.
Surveiller les enrichissements inexpliqués et les connexions d’affaires non transparentes.
Analyser les décisions récurrentes qui favorisent certains groupes au détriment de l’intérêt général.
Croiser les évaluations externes (audits indépendants, ONG) avec les rapports internes.
Instituer des comités d’éthique au sein des départements clés.

Bénéfices d’un bon entourage pour le Président et pour le pays
Amélioration rapide des services publics et des projets structurants.
Renforcement de la légitimité et de la popularité présidentielle.
Stabilisation politique, diminution des tensions sociales.
Meilleure attractivité pour l’investissement et le développement économique.
Héritage durable : un Président entouré d’équipes compétentes laisse un patrimoine institutionnel positif.

Le Président de la République ne doit jamais oublier que ses collaborateurs sont à la fois son reflet et sa force. Choisir des personnes intègres, compétentes et capables de dire la vérité est une condition indispensable pour gouverner efficacement et avec dignité. La sélection des équipes ne doit pas être fondée sur des intérêts personnels, des solidarités étriquées ou la recherche d’obéissance, mais sur l’exigence du service public. Il est impératif d’instaurer des critères transparents, des mécanismes de contrôle et une culture de responsabilité. Lorsqu’un collaborateur faillit, le Président de la République doit agir rapidement et de manière exemplaire : sanctionner les fautes, protéger les lanceurs d’alerte et remplacer ceux qui nuisent à la cause nationale.

l’importance d’avoir des personnes compétentes et honnêtes qui osent vous dire la vérité, appliquez des critères transparents de nomination, renforcez les contrôles et sanctionnez sans faiblesse les dérives. C’est par la qualité de son entourage que le Président de la République traduira sa vision en progrès réel pour le peuple gabonais.

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