Comprendre le rôle d’un gouvernement de transition après un coup de libération : Leçons du cas gabonais
Lorsqu’un pays traverse une période de crise politique ou institutionnelle, notamment à la suite d’un coup de libération comme au Gabon en 2023, la mise en place d’un gouvernement de transition devient souvent nécessaire. C’est le cas du Gabon, qui a connu un tel processus après la destitution de l’ancien Président Ali Bongo Ondimba par l’armée. Cependant, il semble que certains citoyens gabonais n’aient pas encore bien saisi la nature et les enjeux d’un pouvoir de transition.
Le rôle primordial d’un gouvernement de transition
Par définition, un pouvoir de transition n’est pas un gouvernement élu par le peuple. Son rôle est de remettre à plat les institutions et de préparer de nouvelles élections, afin de restaurer la démocratie dans le pays. Il s’agit donc d’une étape provisoire, qui doit permettre de jeter les bases d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Dans le cas du Gabon, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a ainsi été chargé de redresser la situation dans un délai de deux ans. Ce délai, bien que court, a été mis à profit pour engager de nombreuses réformes, notamment dans les domaines de l’éducation et de la fonction publique.
Cependant, il est important de rappeler que le rôle d’un pouvoir de transition n’est pas de résoudre tous les problèmes du pays. Son mandat est limité dans le temps et dans ses prérogatives. C’est aux futurs dirigeants élus démocratiquement qu’il reviendra ensuite de s’attaquer aux enjeux socio-économiques et de répondre aux attentes de la population.

Sortir de la transition pour aller vers des élections
Alors que le Gabon s’apprête à organiser des élections présidentielles le 12 avril 2025, certains citoyens semblent encore vouloir rester dans la logique de la transition. Certains appellent même à la grève, comme s’ils souhaitaient prolonger cette période.
Or, il est primordial que le Gabon sorte de cette phase transitoire pour entrer dans un processus électoral démocratique. C’est le seul moyen de permettre à la population de choisir librement ses futurs dirigeants, qui seront ensuite légitimes pour gouverner et répondre à leurs attentes.
Les grèves et revendications, bien que légitimes, ne devraient donc pas viser le pouvoir de transition, mais plutôt s’adresser aux futurs élus. C’est à eux qu’il appartiendra de prendre en charge les problèmes du pays et d’œuvrer pour le bien-être de la population.
Il est donc essentiel que les Gabonais comprennent bien la nature et les limites d’un gouvernement de transition, notamment après le coup de libération. Seule cette compréhension permettra d’éviter les malentendus et de faciliter le passage vers un retour à la démocratie pleine et entière.