CORRUPTION : Un fléau à combattre pour bâtir un nouveau Gabon
La corruption sévit à tous les niveaux de la société gabonaise, rongeant les fondements mêmes de l’État et empêchant le développement du pays. Des ministères aux services de sécurité, en passant par les juridictions, ce cancer gangrène les rouages de l’administration et freine toute perspective d’avenir pour les Gabonais.
Un chantage institutionnalisé
Dans les ministères, l’obtention d’un simple document administratif relève trop souvent du parcours du combattant. Face à la lenteur des procédures et à l’inertie des fonctionnaires, les citoyens se voient contraints de « glisser quelque chose » pour accélérer le traitement de leurs dossiers. Que ce soit pour une autorisation, un permis ou un acte officiel, le « bakchich » est devenu la norme, transformant l’administration en une véritable machine à extorquer de l’argent.

Ce chantage institutionnalisé se retrouve également au sein des services de sécurité. Lors des contrôles routiers ou d’identité, les forces de l’ordre n’hésitent pas à réclamer un « pourboire » pour éviter des tracasseries ou des amendes. Même lorsque les documents sont en règle, les agents exigent le fameux « salut au képi du chef », une expression qui cache à peine la demande d’un bakchich.

La corruption gangrène aussi le système judiciaire. Pour espérer obtenir un jugement favorable, les justiciables doivent souvent « graisser la patte » des magistrats et des greffiers. Ce fléau touche tous les niveaux, des tribunaux de première instance aux plus hautes juridictions du pays.
Un obstacle majeur au développement
Cette corruption tentaculaire mine la confiance des citoyens envers les institutions et représente un obstacle majeur au développement économique et social du Gabon. Elle détourne des ressources publiques essentielles, alimente les inégalités et empêche la mise en place de politiques publiques efficaces.
Face à ce constat accablant, le gouvernement de transition, dirigé par le Général Oligui Nguema, doit faire de la lutte contre la corruption une priorité absolue. Seule une approche résolument volontariste, associant des réformes en profondeur de l’administration et de la justice, ainsi que la création d’une autorité indépendante de surveillance, pourra permettre de s’attaquer aux racines du problème.
Un parquet national financier, doté de réels pouvoirs d’enquête et de sanction, serait un outil puissant pour traquer les détournements de fonds publics et les abus de position. Parallèlement, un renforcement des contrôles, de la transparence et de la responsabilité des agents de l’État permettrait de restaurer la confiance des citoyens et de créer les conditions d’un développement plus équitable.
Au-delà des déclarations d’intentions, c’est la capacité du gouvernement de transition à traduire rapidement ces réformes en actes concrets qui sera scrutée. Car seule une volonté politique forte et une application rigoureuse de la loi pourront permettre de bâtir ce « Nouveau Gabon » tant promis, où la probité et le service public seront les valeurs cardinales.