Gérer un Pays en Transition : Les Défis Complexes et le Changement Progressif
Lorsqu’un pays sort d’un système politique autoritaire qui a régné pendant des décennies, la tâche de gérer la transition vers un système plus démocratique est loin d’être simple. Contrairement à l’idée répandue selon laquelle il suffirait d’un coup de baguette magique pour changer tout d’un coup, la réalité est beaucoup plus complexe.
Prenons l’exemple du Gabon, où un pouvoir autoritaire a gouverné pendant 56 ans. Pendant cette longue période, ce système a profondément enraciné ses pratiques, ses institutions et sa mentalité dans la société. Comme une plante aux racines bien ancrées dans le sol, il ne suffit pas de la remplacer du jour au lendemain. Il faut du temps et des efforts considérables pour déraciner ce système et le remplacer par quelque chose de nouveau.
C’est le défi auquel est confronté le pouvoir de transition au Gabon. Bien que la volonté de changement soit présente, il est illusoire de penser que tout peut être transformé du jour au lendemain. Les mentalités, les pratiques et les structures établies depuis des décennies ne peuvent pas être balayées en quelques mois seulement.

Certains citoyens s’attendent à des changements rapides et visibles, mais c’est une attente irréaliste. Gérer un pays en transition n’est pas comparable à la gestion d’une maison ou d’une entreprise. C’est un processus beaucoup plus complexe, qui nécessite du temps, de la patience et une approche progressive.
Nous voyons déjà les défis auxquels le pouvoir de transition est confronté. Les plaintes concernant les concours organisés, les dossiers disparus et le chômage persistant montrent que le chemin vers le changement est semé d’embûches. Le pouvoir de transition doit faire face à ces problèmes, tout en veillant à ne pas les traiter de manière précipitée, car cela risquerait de nuire à la qualité des solutions apportées.
Il est important que les citoyens comprennent que gérer un pays en transition n’est pas une tâche aisée. Cela nécessite de déraciner un système profondément enraciné, de changer les mentalités et de reconstruire des institutions durables. Ce processus ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais doit se faire de manière progressive et réfléchie.
Le pouvoir de transition a une mission délicate et piégée. Il doit naviguer avec prudence, en équilibrant les attentes des citoyens et la nécessité d’un changement durable. Avec de la patience, de la persévérance et une approche réfléchie, il pourra progressivement transformer le pays et le conduire vers un avenir plus démocratique et prospère.