La grève des magistrats et des greffiers au Gabon : entre revendications légitimes et dysfonctionnements chroniques du système judiciaire »
Au Gabon, la grève des magistrats et des greffiers est malheureusement un phénomène récurrent qui paralyse régulièrement l’appareil judiciaire du pays. Que ce soit les juges ou les personnels des greffes, leurs mouvements sociaux, souvent répétés, témoignent des problèmes structurels qui affectent le système judiciaire gabonais.

Les revendications portées par les magistrats et greffiers sont souvent les mêmes : de meilleures conditions de travail, une revalorisation salariale, un meilleur statut professionnel. Ces demandes, bien que légitimes, mettent en lumière les carences chroniques dont souffre la justice gabonaise en termes de moyens et de considération des personnels.

Malheureusement, ce sont une fois de plus les justiciables, c’est-à-dire les citoyens faisant appel à la justice, qui subissent les conséquences de ces mouvements de grève. Audiences renvoyées, délais de procédure rallongés, dossiers parfois même égarés… Autant de désagréments qui fragilisent la confiance du public envers l’institution judiciaire.
Au-delà des grèves, d’autres dysfonctionnements sont régulièrement dénoncés par les justiciables gabonais. Disparition de dossiers, corruptions de certains magistrats ou greffiers, erreurs dans les décisions rendues… Ces manquements, qui semblent malheureusement endémiques, témoignent des problèmes structurels qui gangrènent le système judiciaire du pays.
En effet, la justice gabonaise souffre depuis longtemps d’un manque criant de moyens, d’indépendance et de transparence. Les lenteurs, les erreurs et les soupçons de collusion portent gravement atteinte à la confiance que les citoyens devraient pouvoir avoir dans l’institution judiciaire, pourtant garante de l’État de droit.
Face à cette situation préoccupante, des réformes en profondeur semblent nécessaires. D’un côté, les revendications légitimes des personnels judiciaires doivent être entendues et des améliorations concrètes apportées, notamment en termes de conditions de travail et de rémunération. Mais parallèlement, c’est bien l’ensemble du système judiciaire gabonais qui doit être repensé pour devenir plus efficace, plus transparent et plus à l’écoute des citoyens.
Cela passe par un renforcement des moyens alloués à la justice, une meilleure formation et une plus grande indépendance des magistrats et greffiers, ainsi qu’un renforcement des contrôles et des sanctions en cas de manquements avérés. Seule une refonte en profondeur du système judiciaire gabonais permettra de restaurer la confiance des citoyens et de garantir un accès équitable à la justice pour tous.