La lutte contre la violence, la cigarette et l’alcool dans les écoles gabonaises : un défi urgent et vital

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Au Gabon, comme dans de nombreux autres pays, le futur de la nation repose sur sa jeunesse. Pourtant, ces jeunes se trouvent aujourd’hui confrontés à des phénomènes inquiétants : violence en milieu scolaire, consommation de substances interdites telles que la cigarette et l’alcool, et délinquance grandissante. Ces problématiques dépassent la simple discipline pour devenir de véritables menaces pour la santé physique et mentale des jeunes, ainsi que pour la cohésion sociale et la stabilité éducative. La présence d’acteurs malintentionnés, notamment certains commerçants, qui vendent illégalement cigarettes et boissons alcoolisées à des mineurs, démultiplie le danger. Il est crucial de comprendre l’étendue de ces enjeux, de diagnostiquer leurs causes profondes, et d’adopter des mesures concrètes, cohérentes, et ambitieuses pour assurer un environnement scolaire sûr, propice à l’épanouissement, à la responsabilisation et au développement harmonieux de la jeunesse gabonaise.

Qu’est-ce que la violence en milieu scolaire ?

La violence en milieu scolaire désigne tout comportement agressif ayant pour effet de blesser, de menacer ou de déstabiliser un élève ou un personnel éducatif. Elle ne se limite pas à la simple bagarre physique : elle englobe également la violence verbale (insultes, menaces, humiliations), la violence psychologique (ostracisme, intimidation, sadisme), voire la cyberviolence, qui prend de plus en plus d’ampleur avec la multiplication des réseaux sociaux.

Elle peut se produire dans et hors de l’école, créant un climat hostile qui nuit à l’apprentissage et au développement psychosocial. La violence scolaire engendre souvent une baisse de l’estime de soi, des troubles du comportement, un absentéisme accru, voire un renoncement scolaire. Elle accentue le sentiment d’insécurité, non seulement chez les victimes, mais aussi chez les témoins, et dégrade le climat de confiance nécessaire à la réussite éducative.

Les causes de cette violence sont nombreuses : frustration sociale, pauvreté, défaillance du système éducatif, faiblesse de la discipline, influence des réseaux sociaux qui popularisent la violence comme mode d’expression, absence d’encadrement psychologique dans certains établissements, ou encore tensions familiales et communautaires. En contexte gabonais, où la précarité et les inégalités sociales se font sentir, la violence scolaire devient à la fois un symptôme et un vecteur de dysfonctionnements sociaux plus larges.

Les ravages de la cigarette et des boissons alcoolisées
La cigarette : un poison insidieux pour la jeunesse

Fumer des cigarettes à un jeune âge n’est pas seulement une mauvaise habitude, c’est une véritable bombe à retardement pour la santé. La nicotine, psychoactive et fortement addictive, entraîne rapidement une dépendance. Chez les jeunes, dont le cerveau est encore en développement, cette addiction précoce peut avoir des effets irréversibles : troubles cognitifs, difficulté à se concentrer, baisse des performances scolaires, ralentissement du développement neuronal, et risques accrus de consommation d’autres drogues plus dures.

Au niveau médical, le tabac demeure la première cause de mortalité évitable dans le monde, responsable de maladies graves telles que le cancer du poumon, les maladies cardiovasculaires, la bronchite chronique et l’emphysème. Chez les jeunes, cette toxicomanie naissante peut mener au cycle infernal de la dépendance, avec des difficultés à arrêter une fois adulte. La consommation de cigarettes provoque également des troubles respiratoires chroniques, affectant la qualité de vie sur le long terme.

La consommation d’alcool : un facteur aggravant

L’alcool est une drogue psychoactive qui, lorsqu’elle est consommée en excès, altère la perception, affaiblit le jugement, et favorise les comportements impulsifs et violents. Chez les mineurs, sa consommation précoce peut entraîner de graves troubles neurologiques, accroître le risque d’accidents, de violences et d’actes délictueux, tout en enfonçant l’individu dans un cercle vicieux de dépendance.

Socialement, l’alcool aggrave la délinquance scolaire : il peut provoquer des disputes, des bagarres, des intimidations, voire des agressions. La consommation excessive peut aussi favoriser la déscolarisation, la marginalisation, et la stigmatisation sociale. Sur le plan psychologique, l’alcool perturbe le développement emocional et cognitif des jeunes, compromettant leur avenir professionnel et personnel.

La législation en vigueur et ses limites

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Au Gabon, comme dans d’autres États, il existe une législation interdisant la vente de cigarettes et d’alcool aux mineurs. Toutefois, cette législation demeure souvent peu appliquée. Nombre de commerçants, par facilité ou par méconnaissance, vendent ces produits clandestinement, leur profit pouvant primer sur la conformité à la loi. Cette situation crée un marché noir florissant, alimenté par la faiblesse des contrôles, la corruption locale dans certains cas, et un manque d’éducation à la loi.

Il devient donc urgent de renforcer le cadre législatif : réviser et durcir les sanctions, multiplier les contrôles, et sensibiliser les vendeurs à l’importance du respect de la loi. La mise en place d’un système de traçabilité, de signales d’alerte et de sanctions exemplaires peut dissuader ces comportements illicites.

Propositions concrètes pour lutter contre ces fléaux

  1. Renforcer la législation et l’application des lois

Le gouvernement doit instaurer une politique de lutte rigoureuse contre la vente illicite. Des contrôles fréquents doivent être organisés dans tout le pays, avec des sanctions dissuasives : amendes, fermetures administratives, poursuites pénales. La surveillance des points de vente, couplée à l’utilisation d’outils technologiques (applications de traçabilité, caméras), est indispensable. La sensibilisation des commerçants à leurs responsabilités doit accompagner ces actions.

  1. Éduquer dès le plus jeune âge

L’éducation joue un rôle fondamental. Des programmes pédagogiques, intégrés dans le cursus scolaire, doivent aborder dès le primaire les dangers du tabac, de l’alcool et de la violence. Ces programmes doivent utiliser des méthodes interactives, comme des jeux, des sorties éducatives, et des rencontres avec des victimes ou des professionnels de santé. La sensibilisation sur les réseaux sociaux et par des campagnes médiatiques massives est également essentielle pour toucher une large audience.

  1. Renforcer l’encadrement et la prévention dans les écoles

Les établissements doivent disposer de personnels qualifiés : psychologues, éducateurs, médiateurs. Leur rôle est d’identifier rapidement les comportements à risque, d’intervenir pour prévenir la violence, et de soutenir les élèves en difficulté. La création de cellules d’écoute et de médiation permettrait de réduire notably le recours à la violence.

  1. Créer des activités structurantes et un tissu communautaire fort

Les jeunes doivent être occupés sainement. La mise en place d’activités sportives, artistiques, culturelles, ou de clubs de jeunes permet de canaliser leur énergie et leur créativité, réduisant ainsi la tentation de s’engager dans des comportements déviants. Par ailleurs, la participation communautaire, incluant familles, associations, responsables religieux, renforce le tissu social et favorise une meilleure cohésion.

  1. Impliquer la famille et la société civile

Les parents doivent être formés et sensibilisés à leur rôle dans la prévention. Des ateliers d’éducation parentale, ainsi que des campagnes de sensibilisation, leur permettent d’apprendre à repérer les comportements à risque. La société civile, par ses ONG et ses associations, doit contribuer à la prévention, à la pédagogie et au soutien aux jeunes.

Conclusion : Le défi est immense mais non insurmontable. Le gouvernement gabonais doit redoubler d’efforts pour adopter une politique globale, intégrée et cohérente, visant à éradiquer la violence, à combattre la vente illégale de substances nocives, et à responsabiliser la jeunesse. La prévention et l’éducation sont les piliers essentiels pour leur inculquer des valeurs de respect, de responsabilité et de discipline. La jeunesse du Gabon mérite un environnement éducatif et social sain, où elle pourra s’épanouir et construire un avenir meilleur. Il appartient à tous les acteurs — gouvernements, familles, éducateurs, société civile — de collaborer pour que cette vision devienne réalité. La protection de cette jeunesse, c’est l’avenir du Gabon, et chaque effort compte.

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