La perplexité et les interrogations des Gabonais face à l’ingérence étrangère dans leurs affaires politiques
Depuis quelque temps, une vague d’indignation et de confusion envahit le peuple gabonais. Ce qui s’apparente à une lecture simple d’un conflit interne ou d’un enjeu politique se transforme pour beaucoup en une problématique plus vaste, celle de la souveraineté nationale et de l’ingérence étrangère.
La publication récente du média Africa Intelligence évoque une situation préoccupante : selon ce média, le président du Congo, Denis Sassou-Nguesso, aurait engagé des actions pour tenter de réconcilier les factions opposées au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG), le parti historique et fondé par Omar Bongo, et actuellement dirigé par Ali Bongo.
Une telle information soulève de nombreuses questions, surtout lorsqu’on la met en relation avec le contexte géopolitique et les ressentis des populations gabonaises.Pourquoi le président du Congo s’occupe-t-il des affaires du Gabon ?
L’interrogation première et fondamentale est celle-ci : dans quelle mesure un président étranger peut-il se mêler des conflits internes d’un parti politique dans un pays souverain, en particulier un pays comme le Gabon ?
La Constitution gabonaise, comme celle de tout État indépendant, garantit en principe la non-ingérence de l’extérieur dans ses affaires politiques.
Alors, qu’est-ce qui pourrait justifier l’implication d’un président étranger, en l’occurrence celui du Congo, dans une querelle qui semble, au premier abord, strictement interne au Gabon ?
Il faut examiner les motivations possibles derrière cette intervention. Certains avancent que cela pourrait relever d’un intérêt purement personnel ou stratégique, visant à maintenir ou à renforcer l’influence de Sassou-Nguesso dans la région.
D’autres questionnent si cette démarche n’est pas ce qui pourrait être perçu comme une tentative de contrôler indirectement le pouvoir ou d’affaiblir un opposant politique, durant une période sensible pour le Gabon.
Plus encore, cela soulève une question de légitimité : un président peut-il se permettre d’intervenir dans les affaires internes d’un autre pays ?

La réponse typique est négative, sauf dans des cas extrêmes où des intérêts cruciaux sont en jeu, ou si ces interventions sont justifiées par des considérations de paix ou de sécurité internationale.
Or, ici, il ne semble pas s’agir d’un conflit armé ou de problèmes de sécurité, mais plutôt d’un conflit politique interne.La limite de la souveraineté face à une telle ingérenceLes citoyens gabonais, conscientes de leur souveraineté, se demandent pourquoi leur pays est victime de ce qu’ils perçoivent comme une intervention indue.
La question qui revient avec insistance est : Pourquoi le président du Congo intervient-il dans les affaires du Parti Démocratique Gabonais ?
Qu’est-ce qui justifierait une telle ingérence ?
Le fait que sa famille, notamment ses proches, soient liés au pouvoir et à l’histoire du Gabon, pousse certains à penser à une tentative de manipulation ou de tentative d’influence politique.
Ce type d’intervention soulève aussi de nombreuses questions sur la légitimité et la moralité d’une telle ingérence.
En effet, lorsqu’un Chef d’État d’un pays tiers intervient dans les affaires internes d’un parti politique ou d’un conflit national, cela peut être perçu comme une violation flagrante de la souveraineté.
Cela pose la question : jusqu’où peut-on justifier cette intervention ?
Quelles en sont les limites, surtout quand il s’agit de manipuler ou d’influencer directement la direction politique d’un pays indépendant ?
De plus, cela soulève un problème de transparence et d’intégrité : ces interventions ne risquent-elles pas de donner lieu à des manipulations, à des jeux d’influence occultes, voire à des déstabilisations dans le but d’assoir une domination extérieure ?
En fin de compte, cette situation fait émerger le débat sur la responsabilité des acteurs étrangers dans la stabilité politique des nations africaines, et sur la nécessité de défendre fermement leur souveraineté face à ces incursions.
Alors, la question qui mérite d’être posée est : quels sont les fondements éthiques, juridiques et politiques qui permettent à un président étranger de s’immiscer dans la gestion interne d’un parti ou d’un conflit national ? En quoi cela ne constitue pas une forme d’ingérence inadmissible ou de néocolonialisme déguisé ?Et surtout, quels sont les enjeux pour la démocratie et la stabilité du Gabon si ces interventions deviennent une règle implicite ? Autant de questions qui invitent à un profond débat national et régional, pour définir clairement les limites et les règles du respect de la souveraineté.