Légitimité et nécessité des nominations présidentielles : comprendre leur importance dans la gouvernance et le développement du Gabon
Dans beaucoup de pays, dont le Gabon, la question des nominations faites par le Président de la République est souvent au centre de débats, parfois houleux.

Pourtant, cette pratique constitue un enjeu fondamental pour la stabilité, la gouvernance et la réussite de la politique de développement. Nombreux sont ceux qui se focalisent sur l’aspect visible des nominations : « Pourquoi tel ou tel n’a pas été choisi ? », « Pourquoi cette ethnie ou cette région est-elle surreprésentée ? ». Ces réactions, souvent nourries par des intérêts personnels ou par des préjugés, détournent l’attention du cœur du sujet : le rôle du Président en tant que chef de l’exécutif, ultime responsable devant le peuple pour la conduite de la nation. Il est essentiel de rappeler, à travers cette réflexion, que la légitimité et l’autorité du président dans ses nominations sont clairement établies dans la Constitution gabonaise, et que ces choix doivent avant tout servir l’intérêt général, la stabilité et le progrès du pays. Conformément à la Constitution, le Président dispose d’un pouvoir discrétionnaire de nomination, qui s’inscrit dans un cadre légal précis. Plutôt que de se focaliser sur des détails dérisoires, il est temps de comprendre la portée de ces nominations dans la mise en œuvre du programme du Chef de l’État, et pourquoi il est primordial de respecter ce procédé pour le bon fonctionnement des institutions.

Le rôle constitutionnel du Président dans la nomination La Constitution comme cadre légal Selon l’article 55 de la Constitution gabonaise, le Président de la République est le Chef de l’administration civile et militaire. Il détient le pouvoir de nomination à certains postes clés dans le gouvernement et dans l’administration. Cette prérogative lui confère un accès direct à la composition de l’exécutif, lui permettant de constituer une équipe cohérente, fidèle à sa vision et apte à mettre en œuvre son programme de société. L’article 66 précise qu’il peut nommer, en Conseil des Ministres, aux emplois supérieurs, civils et militaires, des ambassadeurs, des généraux, et des directeurs d’administration centrale. D’autres emplois ou fonctions, notamment ceux de souveraineté ou liés à la haute administration, suivent une procédure particulière, mais restent sous le contrôle discrétionnaire du Président, conformément aux lois organiques. Enfin, l’article 69 stipule que le Président de la République nomme aussi les membres du gouvernement, qu’il coordonne. Dans ce cadre précis, le choix des collaborateurs repose sur sa responsabilité personnelle devant le peuple, car ce sont eux qui mettent en œuvre ses politiques publiques. La légitimité de la nomination Il faut rappeler que cette prérogative lui confère le pouvoir exclusif de nommer ses collaborateurs, et qu’il appartient au Président de choisir des hommes ou femmes partageant sa vision, ses valeurs, ses ambitions pour le pays. La Constitution ne lui impose pas de se soumettre à des listes imposées ou à des critères ethniques ou régionaux, sauf ceux fixés par la loi pour garantir la représentativité et l’équilibre. Le Président doit simplement respecter la loi, la compétence, et agir dans l’intérêt supérieur de la nation. La responsabilité du Président Au-delà d’un simple pouvoir, la nomination est une responsabilité. Le Président doit nommer des personnes capables d’assurer la gestion efficace de l’État, de faire face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux. Il doit également assurer la cohérence entre ses choix et son programme présidentiel. Sa responsabilité vis-à-vis du peuple, en tant qu’élu, l’oblige à faire des choix qui favorisent la stabilité et le progrès collectif.
Les dangers de la polémique stérile autour des nominations L’obsession des critères ethniques ou régionalistes Nombreux sont ceux qui, lors des nominations, se focalisent sur les critères ethniques, régionaux ou de groupe particulier, oubliant que le rôle du Président est avant tout de choisir ses collaborateurs selon leur compétence, leur loyauté et leur vision pour le pays. Lorsqu’on privilégie l’origine plutôt que la capacité, on fragilise la gouvernance et on sert des intérêts immédiats plutôt que l’intérêt général. Ce comportement, qui consiste à critiquer systématiquement la composition ou à accuser le Président d’ethnicisme ou de favoritisme, alimente les divisions, fragilise la stabilité nationale et détourne l’attention de l’essentiel : le développement et la cohésion sociale. La véritable unité du pays repose sur la reconnaissance que chaque citoyen, quelle que soit son origine, doit être considéré sur la base de ses compétences et de son apport pour la nation. Les dangers de la polémique stérile autour des nominations L’un des enjeux majeurs de la gouvernance moderne, notamment dans un pays aussi diversifié que le Gabon, est la gestion responsable des nominations publiques. Malheureusement, une pratique regrettable s’est développée dans certains cercles, consistant à polémiquer sur chaque nouvelle nomination, souvent pour des raisons purement partisanes ou ethniques. Au lieu de voir ces nominations comme des choix stratégiques destinés à bâtir une équipe performante, certains préfèrent focaliser leurs discours sur des critères émotifs ou identitaires, ce qui peut avoir des conséquences délétères pour la stabilité et le progrès du pays.
L’obsession des critères ethniques ou régionalistes Nombreux sont ceux qui, lors des nominations, s’attardent exclusivement sur l’origine ethnique, la région d’origine ou le groupe social d’une personne, au lieu de considérer ses compétences, son expertise et son expérience professionnelle. Cette obsession peut conduire à des situations où des nominations sont perçues comme des actes de favoritisme ethnique ou régionaliste, ce qui crée un climat de méfiance, voire de rejet dans la population. Il faut souligner que cette attitude a un double effet nocif : • Fragiliser la gouvernance : En privilégiant des critères non méritocratiques, on risque de placer des personnes non adaptées aux postes clés. Cela peut freiner la mise en œuvre efficace des politiques publiques, diminuer la performance de l’administration et, à terme, compromettre la stabilité du pays. • Créer des divisions et alimenter les conflits : Lorsque la société perçoit que les nominations se font selon des critères ethniques ou régionaux, cela peut raviver les divisions historiques, encourager le ressentiment et déstabiliser la cohésion nationale.
La méfiance entre les groupes sociaux peut alors se transformer en tensions sociales ou politiques majeures. La critique systématique et ses conséquences Critiquer systématiquement la composition du gouvernement ou des équipes nommées sous prétexte que leur origine ne correspond pas à certains critères idéologiques ou ethniques est non seulement injuste, mais aussi contre-productif. Cela détourne l’attention de la mission fondamentale du Président : nommer des personnes compétentes, loyales à la République et capables d’accompagner la vision de développement professionnelle et morale qu’il souhaite incarner.
Cette attitude alimente un cercle vicieux où la critique devient une arme pour diviser plutôt que pour construire, fragilisant la confiance dans les institutions et alimentant des discours de division. Elle détourne l’attention du vrai enjeu : la recherche de l’intérêt supérieur du pays, la consolidation de la cohésion nationale et la réussite du programme de développement du gouvernement. La véritable unité repose sur la compétence et la loyauté Il est crucial de comprendre que la véritable unité nationale ne naît pas d’un partage basé uniquement sur l’origine ou la région, mais sur la capacité de chaque citoyen à contribuer positivement au progrès collectif. La méritocratie, l’intégrité, et la loyauté sont les véritables piliers de la stabilité et de la cohésion sociales. Le rôle du Président – et surtout dans un régime démocratique et républicain – est de choisir ses collaborateurs selon leur profil professionnel, leur loyauté et leur alignement avec la vision qu’il souhaite impulser. La priorité doit être donnée à ceux qui, par leur compétence et leur intégrité, peuvent efficacement servir la nation.
Conclusion : Il est impératif de mettre fin à cette pratique de polémique stérile basée sur l’origine ethnique ou régionale dans le cadre des nominations publiques. Non seulement, elle détourne l’attention des véritables enjeux de gouvernance, mais elle érode également la cohésion sociale et alimente les divisions, qui peuvent nuire à la stabilité nationale. La gouvernance moderne doit s’appuyer sur la transparence, la méritocratie et le respect des compétences, seul garant d’un développement harmonieux. Le Président de la République doit, en toute responsabilité, continuer d’affirmer qu’il nommera ses collaborateurs selon leur compétence, leur loyauté et leur capacité à accompagner la vision de progrès et de stabilité qu’il veut mener. La société doit, quant à elle, évoluer vers une culture de confiance, de respect et de dépassement des divisions identitaires, afin que la nation tout entière advance unie vers l’émergence et le bien-être de tous.