Oligui Nguema sonne la fin de l’autochtonie : vers une gouvernance fondée sur la compétence et le respect du vote
Le discours prononcé par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema le 16 août 2025 marque, selon lui, une rupture nette avec des pratiques politiques basées sur l’appartenance ethnique ou régionale. À quelques semaines des élections législatives et locales, ces déclarations prennent une importance particulière : elles affirment la volonté d’un recentrage du système politique gabonais sur le mérite, la compétence et le respect du choix populaire. Cet article analyse en profondeur les enjeux politiques, sociaux et géopolitiques de cette orientation, en développe les arguments en faveur et les risques, et explique pourquoi les actes du Président sont décisifs pour le développement du pays et pour un changement de mentalité durable.
Contexte politique et historique
Héritage de l’autochtonie et des répartitions clientélistes : Au Gabon, comme dans beaucoup de pays africains, l’identité ethnique et l’appartenance régionale ont longtemps structuré l’accès aux postes de pouvoir, aux ressources et aux réseaux d’influence. Ces mécanismes, parfois qualifiés d’« autochtonie » ou de favoritisme identitaire, ont servi d’outil de régulation sociale mais ont aussi cristallisé des inégalités et nourri des tensions.
Transition et promesse de renouvellement : La période de transition évoquée par le Président Oligui Nguema a offert un moment propice à repenser ces mécanismes. La promesse est double : garantir la paix sociale en diminuant les motifs de discrimination, et accroître l’efficacité de l’État en privilégiant la compétence sur l’appartenance.
Ce que signifie « la fin de l’autochtonie »
Remplacement des critères identitaires par la compétence : Sur le plan pratique, cela implique que les nominations administratives, politiques ou économiques soient justifiées par des critères objectifs (parcours professionnel, diplômes, réalisations), et non par des quotas ethniques ou régionaux.
Respect du vote comme principe central : La mise en avant du respect du choix des citoyens renforce l’idée que la légitimité des représentants doit venir d’un scrutin libre et équitable, et non d’arrangements communautaires.
Lutte contre le clientélisme et la captation des ressources : En privilégiant la compétence, l’objectif est aussi de réduire le pouvoir des réseaux clientélistes qui distribuent postes et avantages selon la loyauté identitaire.
Arguments en faveur de cette orientation
Efficacité de la gouvernance : Des institutions dirigées par des personnes qualifiées sont plus à même de concevoir et mettre en œuvre des politiques publiques cohérentes — éducation, santé, infrastructures, gestion des ressources naturelles.
Croissance économique et attractivité : Un État perçu comme méritocratique est plus attractif pour l’investissement national et étranger ; cela favorise la compétitivité et l’innovation.
Cohésion nationale : Réduire la compétition ethno-régionale peut diminuer les risques de conflits, apaiser les tensions sociales et promouvoir un sentiment d’appartenance nationale.
Justice sociale : L’égalité d’accès aux emplois publics et aux opportunités réduit les inégalités et améliore la mobilité sociale.
Renforcement de la démocratie : Le respect strict du vote et des règles démocratiques consolide la confiance des citoyens et la légitimité des institutions.
Analyses critiques et limites possibles
Risque d’instrumentalisation politique : Déclarer la fin de l’autochtonie ne suffit pas ; il faut des mécanismes vérifiables. Sans transparence, la rhétorique méritocratique peut servir de prétexte à des nominations arbitraires favorisant d’autres clientèles.
Problème d’accès aux opportunités : Dans un pays où les inégalités historiques existent, l’application stricte d’un critère « compétence » risque d’exclure ceux qui ont souffert d’un accès réduit à l’éducation ou à la formation. La méritocratie doit donc s’accompagner de politiques de rattrapage (formation, bourses, accès aux services).
Tension entre représentativité et compétence : Les groupes régionaux et ethniques demandent souvent une représentation politique pour être entendus ; il faut trouver un équilibre entre compétence et inclusion politique pour éviter une perception d’exclusion.
Nécessité d’institutions fortes : La transition vers une gouvernance par la compétence exige des institutions indépendantes (justice, administrations, commissions de nomination) et des mécanismes de contrôle (transparence, audits, presse libre). Sans ces garanties, la réforme restera partielle.

Mesures concrètes à mettre en œuvre
Transparence des nominations : Grilles de critères publiques, appels à candidatures pour les postes clés, publication des motifs de nomination et des profils retenus.
Renforcement de l’État de droit : Indépendance de la justice, lutte contre la corruption, protection des droits civils et politiques.
Programmes de formation et d’insertion : Bourses, centres de formation professionnelle, politiques d’emploi ciblées pour réduire les inégalités initiales et élargir le vivier de « talents » nationaux.
Réforme électorale et éducation civique : Garantir des élections libres et équitables, développer l’éducation civique pour que les citoyens fassent des choix informés.
Mécanismes de suivi et d’évaluation : Commissions indépendantes, participation de la société civile et rapports publics réguliers sur l’application des principes de compétence.
Enjeux géopolitiques et régionaux
Image internationale : Un Gabon qui valorise la compétence et le respect du vote renforce sa crédibilité auprès des partenaires internationaux et des investisseurs. Cela peut ouvrir des partenariats économiques, technologiques et institutionnels.
Influence régionale : En montrant qu’une transition hors de l’autochtonie est possible, le Gabon peut devenir un modèle pour d’autres pays qui cherchent à réduire l’emprise des logiques identitaires sur la politique.
Gestion des ressources naturelles : La compétence dans la gestion des secteurs stratégiques (pétrole, mines, forêts) est cruciale pour que les revenus servent le développement et non des réseaux clientélistes.
Arguments touchants et dimension humaine
Dignité et espoir pour les jeunes : Pour de nombreux jeunes gabonais qui aspirent à une société où leur travail et leur mérite comptent, cette orientation représente une promesse d’avenir — un message d’espoir qui renouvelle la confiance dans la possibilité de réussite fondée sur l’effort personnel.
Rapprochement des communautés : Mettre fin aux répartitions identitaires est aussi un geste fort pour dire que chaque citoyen, quelle que soit son origine, a droit à être évalué pour ce qu’il fait, pas pour ce qu’il est. Cela peut guérir des blessures collectives et ouvrir la voie à une fraternité civique.
Justice pour les oubliés : Les populations marginalisées, longtemps privées d’accès aux leviers du pouvoir, peuvent enfin espérer voir leurs talents reconnus et leur vie transformée par des politiques publiques plus justes.
Responsabilité envers les futures générations : En privilégiant compétence et bonne gouvernance, le pays prépare un cadre stable et prospère pour les générations à venir, évitant la répétition des erreurs du passé.
Pourquoi les actions du Président Oligui Nguema sont importantes pour le développement et le changement de mentalité
Signal politique fort : Les déclarations présidentielles fixent le cadre des comportements acceptables dans la vie politique. En prônant la fin de l’autochtonie, le président envoie un message clair aux acteurs politiques, aux administrations et au grand public : la redistribution des privilèges identitaires n’est plus la norme légitime.
Incitation à la réforme institutionnelle : Le leadership exécutif peut impulser des réformes concrètes (transparence, nomination selon des critères), créer ou renforcer des organes de contrôle, et orienter les priorités budgétaires vers la formation et la justice sociale.
Effet d’entraînement pour la société civile et le secteur privé : Quand l’État montre la voie, les entreprises et les organisations non gouvernementales peuvent s’aligner sur ces principes et adopter des pratiques de recrutement et de gouvernance basées sur la compétence.
Transformation des pratiques culturelles et sociales : Les mots d’un Chef d’État influent sur les normes. En valorisant le mérite et le respect du vote, on encourage un changement de mentalité — moins de clientélisme familial ou ethnicisé, plus d’exigence de transparence et de performance.
Scénarios et perspectives
Scénario optimiste : Mise en place progressive de critères transparents, renforcement des institutions, baisse des tensions identitaires, succès économique et renforcement de la cohésion nationale.
Scénario prudent : Déclarations suivies de réformes limitées ; progrès inégaux, nécessité de vigilance citoyenne et d’une société civile mobilisée pour pousser les transformations.
Scénario pessimiste : Rhétorique de la compétence sans garanties institutionnelles, instrumentalisation politique et maintien de pratiques clientélistes sous d’autres formes.
Appel à la vigilance et à la participation citoyenne
La volonté affichée par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema de mettre fin aux pratiques politiques fondées sur l’appartenance ethnique ou régionale représente un tournant potentiellement majeur pour le Gabon. Pour que cette orientation produise des effets durables, elle doit être traduite en réformes institutionnelles concrètes, accompagnée de politiques d’inclusion et de formation, et soumise à une transparence forte. Les citoyens, la société civile, la presse et le monde économique ont un rôle central à jouer : exiger la mise en œuvre réelle des principes proclamés, participer activement au débat public et soutenir les mécanismes d’évaluation.
Les actions et les actes du Président sont importants non seulement parce qu’ils peuvent transformer les mécanismes de gouvernance, mais parce qu’ils portent une promesse de dignité, d’égalité et d’avenir pour des millions de Gabonais. Ils peuvent contribuer à faire entrer le pays dans une nouvelle ère où la compétence et le respect du vote prévalent — un changement qui, s’il est bien conduit, améliorera la qualité de vie, stimulera le développement et modifiera en profondeur les mentalités collectives.